Tu as sûrement déjà entendu parler de l’assurance-vie comme étant le placement préféré des français. Effectivement les chiffres ne mentent pas. Au 2ème trimestre 2019, l’encours (montant) total de l’assurance-vie (en euros et en unité de compte) était de plus de 2034 milliards d’euros. Loin devant l’épargne réglementée (livret A, LDD, LEP, PEL…) avec ses 764 milliards ou les comptes courants avec 594 milliards. Connais-tu bien ce placement ?
C’est quoi une assurance-vie ?
Une assurance-vie est un placement financier qui permet d’épargner de l’argent pour le transmettre à un ou des bénéficiaires. Le souscripteur peut percevoir des intérêts qui varient en fonction du montant investi et des supports d’investissement choisis.
Tant qu’il est en vie, le souscripteur reste le bénéficiaire et le titulaire des fonds qu’il peut récupérer librement (capital + intérêts).
En cas de décès, le contrat est dénoué, le capital et les intérêts acquis vont au(x) bénéficiaire(s) désignés par le souscripteur.
Les contrats d’assurance-vie sont généralement ouverts pour répondre à des objectifs moyen/long terme :
- épargne pour les enfants
- préparation de la retraite
- apport pour un achat immobilier
- etc…
Si l’assurance-vie est un placement commun, et connu de nombreuses personnes, il convient de faire le point sur ses réelles caractéristiques.
Stop aux idées reçues !
En effet, on peut s’apercevoir au fil des discussions que certaines erreurs sont véhiculées sur l’assurance-vie.
FAUX : l’argent placé est bloqué 8 ans.
Cette croyance tient au fait que la fiscalité est plus avantageuse au delà de 8 années de détention. Dans ce cas, le prélèvement forfaitaire unique (PFU) est de 7.5% au lieu de 12.8% (auquel on ajoute 17.2% de prélèvements sociaux). On passe alors de 30% d’impôts à 24.7% à partir de 8 ans, ce qui est loin d’être négligeable selon le montant des retraits (partiels ou totaux).
FAUX : l’assurance-vie est seulement utile en cas de décès.
Bien que ce placement possède certains atouts lors de la transmission de son patrimoine, il permet également de préparer un ou plusieurs projets que l’on veut réaliser de notre vivant.
FAUX : les sommes placées sont garanties à 100% / les taux d’intérêts ne sont pas intéressants.
Ces deux idées se rejoignent et sont fausses dans la mesure où la performance d’une assurance-vie dépend en grande partie des fonds qui la constitue (en plus des différents frais de gestion). Donc oui tu peux avoir un rendement négatif, mais tu peux également avoir une performance bien plus élevée qu’avec des livrets réglementés par exemple.
FAUX : il y a un âge limite pour investir.
Certains pensent qu’à partir de 70 ans, il n’est plus possible de souscrire d’assurance-vie ou d’effectuer de versements. Ceux-ci sont exonérés de droits de succession à hauteur de 30500€. Mais tous les intérêts générés le sont également, d’où l’avantage que l’on peut en retirer même si le seuil des 30500€ est dépassé
FAUX : l’assurance-vie est réservée aux riches.
Selon les contrats, la souscription peut se faire à partir de quelques dizaines/centaines d’euros. De même, il est possible de mettre en place des versements libres ou programmés dès 20 ou 30 euros (pour certains contrats), avec la possibilité de les suspendre ou les annuler sans pénalités.
Maintenant que ces précisions sont faites, entrons dans le vif su sujet pour voir ce qui compose une assurance-vie.
Les caractéristiques de l’assurance-vie
La principale difficulté quand on veut souscrire un contrat d’assurance-vie est que l’offre est phénoménale ! Il y a tellement d’organismes qui commercialisent ce placement, tellement de choses à prendre en compte que ça peut en effrayer certains. Voyons ensemble quels points méritent une attention particulière.
La durée du contrat.
Tu peux fixer librement la durée du contrat, qui sera reconduit par tacite reconduction mais que tu pourras dénoncer pour y mettre fin. Selon les contrats, il est également possible d’opter pour une durée viagère.
Les versements.
Il y a 3 moyens d’investir sur son contrat d’assurance-vie. Tout d’abord, le versement initial qui est fait lors de la souscription du contrat. Ensuite, il y a la possibilité de faire des versements complémentaires libres, quand on le souhaite, du montant que l’on veut. Enfin, on peut mettre en place des versements programmés. Le même montant sera placé selon une fréquence choisie (mensuelle, trimestrielle…).
Cette dernière option est particulièrement intéressante pour automatiser son épargne et pour lisser le prix de revient des unités de compte. Les différents supports d’investissement vont évoluer au fil du temps. En fonction de nos émotions, on peut avoir tendance à acheter quand le cours monte et vendre quand il baisse. Cette volatilité des cours peut nous pousser à investir à contre-courant. En investissant la même somme tous les mois, de manière automatique, on se libère de ce biais psychologique. De plus, ça répond à la logique de gestion passive qui sera abordée plus loin.
Les frais liés au contrat.
On va retrouver 3 types de frais.
Les frais d’entrée et sur chaque versement vont généralement de 0 à 5%. Les frais de gestion correspondent à la rémunération de la compagnie d’assurance. Là encore les montants sont variables et sont différents entre les fonds en euros et les unités de compte. Des frais d’arbitrage peuvent également s’appliquer lorsque de l’argent est transféré d’un fond à un autre.
Le mode de gestion.
Il est tout à fait possible de gérer soi-même son contrat d’assurance-vie. Dans ce cas, il faut choisir les supports d’investissements qui correspondent à notre profil et notre objectif. Attention, les contrats sont tous différents et comportent notamment des conditions de répartition (ex : 30% investis en unités de compte, ou 20€ par support minimum…). Comme pour tout investissement, il ne faut pas le faire à l’aveuglette et bien se renseigner avant de se lancer seul dans l’aventure. Dans le cas où la tranquillité d’esprit nous est chère, on peut déléguer la gestion de notre contrat à la compagnie d’assurance ou à une société de gestion homologuée (moyennant finance).
Les retraits d’argent sur son contrat.
A tout moment, il est possible de récupérer une partie de son argent sous forme de rachats partiels libres ou programmés. Il est également possible de bénéficier d’une avance de la part de la compagnie d’assurance. Moyennant le versement d’intérêt, elle va nous prêter l’argent dont on a besoin pour faire face à un besoin d’argent ponctuel par exemple. L’avantage est que la valeur d contrat est inchangée et continue donc de produire des intérêts ?
Attention : si le bénéficiaire a informé la compagnie qu’il acceptait sa désignation, tous les retraits ou avances ne pourront se faire qu’avec son consentement !
Il est temps de passer à ce qui compose le coeur de l’assurance-vie, à savoir les supports d’investissements.
Les fonds en euros
Ils constituent la base de l’assurance-vie telle que nous la connaissons aujourd’hui. Ce support est sécurisé et offre une garantie en capital. Composés majoritairement d’obligations, les assurances-vie en euros représentent environ 80% du marché. Lorsque le contrat est constitué uniquement de ce support, on parle de contrat mono-support. Pour les personnes réfractaires aux risques, les fonds en euros représentent une alternative intéressante aux livrets réglementés. Cependant, avec la baisse continue des taux d’intérêts, des évolutions sont à prévoir dans les mois ou les années à venir.
Les unités de compte
Le contrat d’assurance-vie peut également être multi-support. C’est à dire qu’en plus du compartiment fonds en euros, on va trouver d’autres supports d’investissements regroupés sous le terme unités de compte (UC). Celles-ci n’offrent aucune garantie en capital. Ce sont par exemple des parts de SICAV, SCI, SCPI… On va également retrouver dans cette catégorie les ETF (ou trackers). Les unités de compte vont permettre à l’épargnant de rechercher une rentabilité supérieure à celle des fonds euros, en contrepartie d’une prise de risque plus importante. Il est donc primordial de bien connaitre son profil d’investisseur ainsi que ses objectifs.

Les ETF et la gestion passive
Si tu décides de booster ton assurance-vie, je te conseille d’étudier les ETF. Couplés à une forme de gestion passive, ils peuvent t’aider à améliorer les performances de ton placement tout en y accordant le moins de temps possible.
Pour faire simple, on peut dire qu’un ETF est un fonds côté en bourse. Il regroupe plusieurs valeurs et ont la particularité d’avoir peu de frais. Il existe des ETF qui répliquent des indices, comme par exemple le CAC40. Si tu investis dans cet ETF, c’est comme si tu achetais une petite partie de chaque action du CAC40. De ce fait, tu limites les risques puisque ton investissement se fait sur de nombreuses sociétés, situées dans des secteurs d’activités différents. Je t’invite à étudier les ETF de plus près grâce au site d’Edouard Petit : epargnant3.0.J’ai découvert les ETF via son blog et ses livres, c’est LA référence dans ce domaine ! Avant de se lancer dans un investissement, quel qu’il soit, il faut s’assurer de comprendre ce qu’on fait et où va notre argent.
Pourquoi investir dans des ETF ? C’est vrai, si tu as envie de mettre un peu de piment dans tes placements tu pourrais tout aussi bien investir en bourse directement… Sauf que, d’après de nombreuses études, même les meilleurs gestionnaires de fonds n’arrivent pas à battre le marché sur une longue période ! Comment pourrait-on avoir la prétention de faire mieux que ces professionnels ? Via un ETF, tu peux « acheter » le marché, donc pourquoi se casser la tête ?
Grâce à certaines possibilités offertes par les contrats d’assurance-vie, tu peux mettre en place un système qui tournera tout seul. Moins tu interviens, moins ta psychologie aura une influence sur ton investissement. Cette forme de gestion passive est aussi appréciable pour éviter de passer des heures devant son écran…
Les avantages et inconvénients de l’assurance-vie
L’investissement dans les ETF peut se faire via un PEA, un compte titre ordinaire (CTO) ou une assurance-vie. Celle-ci possède quelques atouts non négligeables qui peuvent coller à ton profil et ta stratégie :
- facilité de gestion
- fiscalité des plus-values intéressante
- optimisation de la succession
- pas de limite d’investissement
En revanche, il ne faut pas mettre de côté certains inconvénients :
- beaucoup moins d’ETF disponibles que dans un PEA ou un CTO
- frais plus élevés que dans un PEA ou CTO
Tu auras compris qu’en fonction de tes objectifs et de ta situation, tu investiras différemment dans les ETF. Je vais me concentrer sur l’assurance-vie puisque c’est de cette manière que je me suis lancé dans cet investissement à titre personnel.
Mon retour d’expérience
Après tout ce bla-bla, qui je l’espère aura été instructif, je vais te partager mes résultats avec cet investissement.
J’ai choisi le contrat Puissance Avenir. Celui-ci me semblait correspondre à mes besoins : des frais limités, un versement initial faible et des versements programmés accessibles à partir de quelques dizaines d’euros. Et surtout une gamme d’ETF suffisante par rapport à mes besoins.
La première année j’ai fait des versements programmés de 50€ par mois (puis 70€ maintenant) après un versement initial de 100€. J’ai versé au total 840€, mon capital est passé à 920€. On arrive à une progression de pratiquement 10%. Je ne pense pas que ce soit extraordinaire mais ça me convient parfaitement, surtout quand je vois les taux de rémunération des livrets réglementés ?
En ce qui concerne les supports, ma répartition est la suivante :
- 40% dans le fonds en euros Suravenir Opportunités
- 60% dans un ETF monde Lyxor MSCI WLD UCITS DIST
ATTENTION : les résultats présentés ci-dessous ne sont pas une garantie ni un conseil en investissement.
Et maintenant à toi de jouer
J’espère que cet article aura éveillé ta curiosité et te poussera à t’informer sur cet investissement.
En aucun cas je ne prétends que c’est un remède miracle à la baisse continue des taux d’intérêts. En revanche, je pense qu’il est toujours intéressant de creuser et de découvrir de nouvelles opportunités.
Si tu veux en savoir plus, et voir par toi même si les ETF peuvent te convenir, je n’ai qu’un conseil à te donner. Rends toi sur le site épargnant 3.0, parcours le en long en large et en travers. Le contenu du blog et des livres est à la portée de tous, aucune connaissance préalable n’est obligatoire.
Petite précision : je n’ai aucun lien avec ce site, ni aucun lien d’affiliation. Je trouve juste son contenu extrêmement qualitatif et il m’a été très utile ?
A toi de jouer, de voir si tes placements sont optimisés ou si tu peux chercher de meilleures performances. Prends soin de ton argent, il te le rendra.